Une immense oasis de 200 kilomètres de long prend naissance au pied de l'Anti Atlas. Longtemps convoitée par les nomades, cette vallée dut être fortifiée par ses habitants afin de préserver l’intégrité de son héritage : kasbahs et ksours.
De Agdz à Zagora
Huit palmeraies défilent sur cette route verdoyante. Leur fraîcheur contraste avec l’aspect aride du roc qui les entoure. Le long de la vallée du Drâa se dressent plusieurs monuments de terre, ksours avec leurs remparts ou kasbahs aux tours carrées à créneaux où s’y cachent des meurtrières. La fin de la journée offre une luminosité intéressante pour profiter des couleurs chaudes ainsi que des jeux d'ombre sur le paysage. Cet axe est vital pour l’économie de la région, car sur les berges du fleuve, on y cultive céréales, henné et légumes. Tandis que dans la vallée, la culture des lauriers-roses, des palmiers et des tamaris fait travailler les gens de la région.
Tamnogalte
L’allure impressionnante de cette ancienne forteresse de la capitale de Mezguita a gardé, en dépit de son état de délabrement intérieur, son allure de monument important. Les palmeraies et ksours environnants continuent à être entretenus selon des techniques traditionnelles, ce qui vous permet encore aujourd’hui d’en apprécier toute la richesse.
Tamegroute
Autrefois le berceau du savoir, Tamegroute est désormais le petit village qui abrite une coopérative artisanale de poterie composée d’artisans de toute expertise (menuiserie, tannerie, poterie).
Anciennement dans ce petit village situé au sud-est de Zagora se trouvait la Zaouia Naciria, soit une ancienne confrérie religieuse et un important centre de la connaissance et du savoir : en effet, il s’agissait d’un lieu d’études théologiques muni d’une vaste bibliothèque qui alimentait en savoir tout le Maroc et d’autres pays africains. On y comptait environ 40 000 volumes notamment en arabe, en perse et en berbère, et écrits par des personnages historiques importants. Ces ouvrages, traduits en plusieurs langues et dont certains remontent au 13e siècle, traitent entre autres de la médecine, de la biologie, de la littérature, des mathématiques, de la chimie et de l’astrologie. Chaque ouvrage recueilli était soigneusement classé et conservé. Pendant longtemps, cet endroit a été en mesure de rassasier les intellectuels les plus exigeants.
Bien qu’aujourd’hui cette institution vive encore, elle n’a plus le statut important qu’elle avait : elle a été dépouillée de nombreux de ses livres et de ses meilleurs ouvrages au profit d’autres universités et centres de recherche. Avec le temps, les fondateurs de la Zaouia Naciria ont rassemblé plusieurs artisans provenant d’un peu partout, notamment de Fès, pour créer la poterie que l’on connaît aujourd’hui. Cette dernière a d’ailleurs éclipsé la vocation intellectuelle autrefois si dominante de Tamegroute.
Cette poterie se démarque nettement des autres puisqu’elle offre une panoplie de formes, soit environ une cinquantaine, en plus d’être la seule qui produit l’émail vert. Les principaux produits finis sont des tuiles de décoration, des bols et des lampes à l’huile.
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